Au général Hugo.

Paris, le 3 novembre 1826.

Mon cher papa,

Tu vois que la nouvelle ne se fait pas attendre. Mon Adèle est accouchée cette nuit à cinq heures moins vingt minutes du matin d’un garçon fort bien portant. Cette pauvre amie a cruellement souffert. Je t’écris en ce moment près de son lit ; elle se trouve assez bien ; cependant elle croit avoir quelque fièvre, et je lui recommande de ne pas parler.

Nos bons parents recevront sans doute avec bien de la joie ce nouveau venu qui vient remplacer le petit ange que nous avons si douloureusement perdu il y a trois ans. Votre bonheur ajoute au nôtre.

Je ne t’en écris pas davantage aujourd’hui, cher papa ; embrasse pour nous ta femme ; fais part de la naissance de ton petit-fils à tous nos amis de Blois : MM. Brousse, de Féraudy, de Béthune, Driollet, etc., Me Brousse, etc. ; ma femme prie la tienne de dire à la jeune dame les choses les plus affectueuses en son nom. Abel et Mélanie, femme de Victor Foucher, seront les parrains du nouveau-né, dont nous ignorons encore le nom. Il a déjà fort bien tété.

Ton fils tendre et respectueux,

Victor.

Est-ce que vous n’arriverez pas bientôt à Paris ? Nous vous attendrions pour le baptême ; ce serait double fête.

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