À Sainte-Beuve.

12 juin [1833].

L’amitié que j’ai pour vous, vous le savez, mon cher Sainte-Beuve, est en dehors de toutes les questions littéraires ou politiques du monde. Sans doute, ce serait un grand bonheur pour moi de savoir, sur tous ces problèmes de l’art dont la solution occupe ma vie, votre pensée en harmonie avec la mienne, comme autrefois. Mais qu’y faire ? nous flottons tous plus ou moins. Ce qui ne flotte et ne varie pas en moi, c’est mon admiration pour ce que vous faites et ma tendresse pour ce que vous êtes. Vous voulez que nous dînions ensemble. Ce sera une vive joie pour moi et je vous dirai mille choses. Je vous écrirai le premier jour que j’aurai de libre.

Je vous serre la main. À bientôt.

V.

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