À Sainte-Beuve.

4 avril 1834.

Ma lettre n’était pas plutôt partie que je me suis fait toutes ces réflexions que vous me faites. Vous avez raison, ce ne sont pas les paroles d’un Buloz qui peuvent faire impression sur quelque esprit que ce soit, à plus forte raison sur le vôtre. Je vous ai écrit dans le premier mouvement d’indignation de voir avec quelle insolence cet homme osait abuser de votre nom. Malheureusement, et je vous le dis pour vous comme pour moi, ce misérable marchand qui salit les degrés de votre temple n’est digne que de coups de canne. N’en parlons donc plus. Je le châtierai, certes, et rudement, s’il continue de faire avec moi le mendiant de Gil Blas. Mais n’en parlons plus. Croyez que je suis bien attristé qu’un pareil nom soit venu troubler ma dernière lettre et altérer la gravité de nos adieux. Croyez aussi que tous les souhaits que vous faites pour moi, je les fais pour vous, sûr, comme vous, d’être exaucé.

V.

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