À Victor Pavie.

18 novembre 1837.

Vous avez bien raison de penser toujours un peu à vos amis de la place Royale. Vous êtes aimé ici, aimé entendez-vous, et du fond du cœur. Vous savez, mon cher Pavie, que les amitiés sont une religion pour moi.

Et puis, quel ami est meilleur que vous ? Nous disons cela bien souvent, les soirs d’hiver, ma femme et moi, en songeant à tant de faux visages qui nous ont trahis. C’est une bonne et noble chose qu’un ami comme vous !

Je suis ici dans les ennuis, dans les procès, dans les avocats, dans les tracas de tout genre. Les journaux vous disent un peu tout cela. Ce qu’ils ne vous disent pas, c’est que ma pensée est bien souvent près de vous à travers tout ce tourbillon.

David vous a donné mon buste. J’en félicite mon buste : il va assister désormais à vos causeries d’intimité et de famille ; je l’envie.

Au milieu de ce tumulte dont mes ennemis remplissent ma vie, je me suis muré un petit sanctuaire où je regarde sans cesse ; c’est là que sont ma femme et mes enfants, le côté doux et heureux de ma destinée.

Venez donc nous voir cet hiver. Venez avec Théodore, venez avec votre excellent père. Je ne dis pas : venez avec votre femme, car il me semble que quand c’est à vous que je parle, venez dit tout.

Inédite. Eugène, mort le 5 mars 1837. Bibliothèque Nationale. Louis de Maynard, écrivain distingué, critique d’art et critique littéraire, défendait en toute occasion la nouvelle école et admirait profondément Victor Hugo ; il ne reçut pas la lettre qu’on va lire. Il mourut le 22 mai 1837, à la Martinique. Lettre collationnée sur une coupure de journal dont le titre a été coupé et qui nous semble, d’après les annonces au verso de l’article, avoir été publié aux Antilles. Archives de la famille de Victor Hugo. Archives de la famille de Victor Hugo. Julie fouchet, sœur de Mme Victor Hugo. Archives de la famille de Victor Hugo. Copie de Mme Drouet. Archives de la famille de Victor Hugo. Inédite. Bibliothèque Nationale. Inédite. — Le marquis de Custine publia quelques romans, quelques drames, mais il est surtout connu par ses études sur les différents pays qu’il parcourut ; son dernier ouvrage : La Russie en 1839 eut un grand succès. Les Voix intérieures. Védel, comme directeur du Théâtre-Français, était en procès avec Victor Hugo, au sujet de la reprise d’Angelo et d’Hernani. Collection de M. Charles Pelliot.

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