À Léopoldine.

Chalon-sur-Saône, 18 octobre [1839].

Du 23 au 25 je serai à Paris et je t’embrasserai, ma Didine bien-aimée, et je vous embrasserai tous. J’espère que je ne serai pas entravé par le défaut de place dans les diligences. C’est ce qui m’empêche de t’écrire le jour précis ; il m’est impossible de le savoir moi-même.

J’ai trouvé ici, mon pauvre ange, deux bonnes petites lettres de toi. Tout ce que tu me dis me va au cœur, mon enfant. Je vois que tu m’aimes, que vous m’aimez tous, et c’est la joie de ma vie.

Écris-moi encore une fois à Fontainebleau, poste restante. Dis à mon Charlot et à mon Toto que je les embrasse bien tendrement et qu’il faut qu’ils travaillent bien maintenant qu’ils se sont bien amusés. J’espère qu’ils ont été contents des petits dessins que je leur ai envoyés.

Toi, ma Didine, continue d’être bonne et douce, élève ton cœur et ton intelligence, aime Dieu dans ta mère, aime-moi aussi moi qui ne travaille que pour vous, et tout ce qui est dans le monde te bénira comme je te bénis.

À bientôt, chère fille.

Ton petit père,

V.

Aie soin qu’on me réserve les lettres et les journaux et que rien ne se perde.

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