Madame la V tesse Victor Hugo, rue de Savoie, au Chalet, Versailles.

Montargis, 3 octobre [1843].

Je compte toujours, chère amie, être à Paris jeudi, et j’espère vous y trouver. Quoique je ne vous aie quittés que depuis bien peu de jours, j’ai déjà le besoin de vous revoir tous. Si pourtant il t’est agréable ainsi qu’aux enfants de rester à Versailles près de notre bonne Julie jusqu’à samedi, je ne m’y oppose pas ; j’irai vous y voir ; ce qui vous plaît me plaît. Seulement il faut faire en sorte qu’en arrivant à Paris jeudi, je trouve un mot de toi, afin que je puisse, si j’arrive d’assez bonne heure, aller dîner avec vous. Tu sais combien le coup qui vient de nous frapper m’a rendu faible et craintif, et je ne voudrais pas vous revoir un vendredi.

Depuis samedi, chère amie, je pense à toi, et je t’envoie des consolations, et à notre fille bien-aimée, et je lui envoie des prières. Elle est heureuse, elle nous voit, et nous la reverrons. Ne doute pas de cela. Mets-toi ces trois pensées dans le cœur, pauvre amie. Tu te sentiras apaisée.

Ayez soin de votre bonne mère, mes enfants bien-aimés. Nous n’avons plus que vous au monde. Aimez votre mère pour quatre. Votre douce sœur vous a légué un héritage d’amour. Il faut vous le partager. — Je vous embrasse tous bien tendrement, toi, mon Charlot, toi, mon Toto, toi, ma Dédé, et je te défends de bégayer, chère petite bien-aimée. Embrassez pour moi votre excellente mère et votre bonne tante et votre bon oncle Abel.

À bientôt, chère amie.

V.

À jeudi. Toutes mes amitiés à Zoé. — Charles et toi avez emporté mon parapluie samedi. Je te le recommande. Il est facile à reconnaître. Le manche est en bois naturel, noueux et jaune. Aies-en soin, qu’il ne se perde pas. — À jeudi.

Inédite. Le rôle de Proserpine. Vers écrits pour faire graver sur la tombe d’un enfant que venait de perdre Mme Lefèvre. Ils sont datés dans le manuscrit 11 mai 1843 et ont paru dans les Contemplations sous le titre : Épitaphe. Proserpine, drame en vers publié dans Mes premières années de Paris, en 1872. Bibliothèque Nationale. Léopoldine avait épousé, le 15 février 1843, Charles Vacquerie, armateur au Havre, frère d’Auguste Vacquerie.

Voici ces vers dits par Job à Régina et à Otbert dont il veut favoriser la fuite :

Il faut me dire

Un dernier mot d’amour dans un dernier sourire.

Que deviendrai-je, hélas ! quand vous serez partis ?
Quand mon passé, mes maux toujours appesantis,

Vont retomber sur moi ?

(À Régina)

Car, vois-tu, ma colombe,

Je soulève un moment ce poids, puis il retombe !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Vous êtes heureux, vous ! Quand on s’aime, à votre âge.

Qu’importe un vieux qui pleure ! — Ah ! vous avez vingt ans !
Moi, Dieu ne peut vouloir que je souffre longtemps.

Archives de la famille de Victor Hugo. Charles Vacquerie venait de perdre son père. Archives de la famille de Victor Hugo. Mère d’Auguste et Charles Vacquerie Archives de la famille de Victor Hugo. Prosodie de l’École moderne. Lettre publiée par Wilhem Ténint dans la Prosodie de l’École moderne. Archives de la famille de Victor Hugo. À propos du drame les Burgraves, où il est question d’un enfant qu’auraient enlevé les juifs pour l’égorger dans leur sabbat. Acte II. — Lettre publiée en partie dans les Archives Israélites de France, n° 6 de juin 1843. Archives de la famille de Victor Hugo. Arsène Houssaye (1815-1896), poète, romancier, critique d’art et de littérature, historien et auteur dramatique, publia plus de trente volumes. Il fut administrateur de la Comédie-Française de 1848 à 1856. En 1855 il publia l’Histoire du 41 e fauteuil. En 1859 il dirigea le journal l’Artiste et plus tard la Presse. Édouard Ourliac, romancier et journaliste, collabora à l’Artiste, au Figaro, à la Presse ; de romantique et indépendant, il devint, à la suite de déceptions dans sa vie privée, très austère et très religieux, et fut un collaborateur assidu de l’Univers. Archives de la famille de Victor Hugo. Inédite. Collection Louis Barthou. Bibliothèque Nationale. Archives de la famille de Victor Hugo. Archives de la famille de Victor Hugo. Archives de la famille de Victor Hugo. Revue Hebdomadaire, Juin 1935. Archives de la famille de Victor Hugo. Inédite. Bibliothèque Nationale. Archives de la famille de Victor Hugo. Inédite. Collection Louis Barthou. Archives de la famille de Victor Hugo. Archives de la famille de Victor Hugo. Inédite. Le docteur Louis, médecin de l’Hôtel-Dieu et de la Pitié, était connu par ses recherches sur la fièvre typhoïde. Collection Louis Barthou. Première lettre écrite par Victor Hugo en apprenant la mort de sa fille Léopoldine, noyée avec son mari, à Villequier. Rappelons cette catastrophe : sous un coup de vent, la barque où ils étaient avec leur oncle et leur jeune cousin chavira et coula ; Léopoldine s’y cramponna. Six fois Charles Vacquerie, bon nageur, remonta à la surface pour appeler ; voyant que personne ne venait à leur secours, il plongea une dernière fois et, désespérant de faire lâcher prise à sa femme, ne pouvant la sauver, il voulut mourir avec elle. On rapporta à Villequier quatre cadavres ; le frère de madame Vacquerie et un jeune neveu accompagnaient Charles Vacquerie et sa femme. Maison de Victor Hugo. Victor Hugo, dans son trouble, s’est trompé de jour ; le 10 septembre 1843 était un dimanche. Cette erreur se répète à la lettre suivante, à Louis Boulanger. Le Siècle du dimanche 10 septembre (il post-datait d’un jour comme tous les journaux d’alors) donnait, sous la signature d’Alphonse Karr, de nombreux détails sur la catastrophe de Villequier. Archives de la famille de Victor Hugo. Édouard Dubufe, peintre de talent, se consacra d’abord à la peinture religieuse, puis se spécialisa dans le portrait. Celui de Léopoldine est à la Maison de Victor Hugo. Collection de M. Armand Godoy. Alphonse Karr avait, dans les Guêpes, reproduit le récit qu’il avait publié dans le Siècle sur la mort de Léopoldine et de son mari. Édouard Thierry s’essaya d’abord dans la poésie ; il s’orienta en 1836 vers la critique dramatique : puis il sollicita l’appui de Victor Hugo pour obtenir une place de bibliothécaire à l’Arsenal, à Sainte-Geneviève, à l’Institut. Le poète s’entremit près de Villemain, mais échoua. Édouard Thierry devint en 1859 administrateur du Théâtre-Français et renoua à ce titre les relations interrompues ; mais si différentes de ton sont les lettres qu’il envoyait au proscrit en 1867, à la reprise d’Hernani, qu’on a peine à se figurer qu’il s’agit du même personnage confiant et enthousiaste d’avant l’empire. Collationnée sur un brouillon de la main de Victor Hugo. Archives de la famille de Victor Hugo. Inédite. Chez Abel Hugo et sa femme. Zoé de Montferrier, sœur de Mme Abel Hugo. Bibliothèque Nationale.

Share on Twitter Share on Facebook