À Amédée Pommier.

[Fin avril 1846.](Confidentielle.)

Comment ! vous qui connaissez si bien la poésie, vous ne connaissez donc pas l’Académie. Vous vous avisez de concourir au prix de poésie, et vous restez poëte ! Hélas ! l’Académie est un lieu où l’on sait tout, excepté ce qui doit entrer dans les douze syllabes sacrées dont se compose un vers. Vous avez fait une belle œuvre, pleine de verve, de force, d’esprit et de talent ; vous auriez été couronné par des poëtes, vous avez été écarté par des académiciens. Cela est dans l’ordre. Ne vous plaignez pas, cher poëte. Tout a sa raison en ce monde, même la déraison.

Venez donc dîner avec moi un de ces soirs. En vous attendant, je vous serre cordialement les deux mains.

V. H.

Mercredi.

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