À Madame Victor Hugo.

25 juin. Neuf heures moins un quart.

Voici les nouvelles. Situation grave. La lutte recommencera aujourd’hui plus vive qu’hier. Les insurgés ont grossi. Des légions de la banlieue et des régiments nouveaux sont arrivés. Toutes les gardes nationales, dans un rayon de soixante lieues, s’ébranlent et viennent défendre Paris.

On pense cependant que la journée d’aujourd’hui finira tout. Mais quelle triste fin que tant de braves gens tués des deux côtés !

Bixio a été frappé hier d’une balle à la poitrine et Dornès d’une balle dans l’aine. Tous deux se meurent. Clément Thomas et Bedeau sont blessés. Et puis tant de braves gardes nationaux ! Et ces pauvres ouvriers égarés ! Nous venons de décréter que la République adopte les veuves et les orphelins.

Chère amie, sois tranquille. Tout ira bien. Tranquillise ma Dédé. Je vous

embrasse tous avec le cœur serré.

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