À Adèle.

Bruxelles 26 mai [1852].

Mon Adèle, chère fille, je ne puis t’écrire que quatre lignes cette fois. Ta mère te dira comme l’heure nous pressait, mais je veux que tu aies un mot. Je voudrais, chère enfant, t’envoyer tout mon cœur. Si tu savais comme nous t’avons regrettée ici ! Bientôt tu nous arriveras, bientôt nous serons tous réunis, mon bonheur est avec vous tous. Chère fille, tu verras comme nous serons heureux quand nous serons ensemble. Jersey est un lieu charmant, nous y aurons la mer, la verdure, une magnifique nature, et puis, ce qui vaut mieux que tout, le foyer, le cercle intime, la famille, toute la joie des cœurs qui s’aiment.

Mon Adèle chérie, sache-le bien, je ne puis vivre heureux qu’avec vous tous et par vous tous. Toi, ma fille, tu es ma douce et constante pensée. Oh ! quand te reverrai-je !

Je t’embrasse sur tes deux joues que je veux roses et fraîches. À bientôt, mon pauvre ange.

Share on Twitter Share on Facebook