À Tarride.

Jersey, 8 août 1852.

Je pense, mon cher monsieur Tarride, que Napoléon-le-Petit doit avoir paru en ce moment, et j’espère, sans encombre. J’attends sur ce dernier point de vos nouvelles avec impatience. J’ai vu M. Jeffs en passant à Londres. Il consent à donner son nom pour la couverture, mais ne veut pas écrire la lettre ; il n’y a pas eu moyen de lui faire comprendre que cela était sans inconvénient aucun pour lui. Vous avez dû recevoir une lettre de moi, de Londres, à ce sujet. Vous pouvez du reste, user de son nom.

J’ai trouvé à Jersey d’immenses sympathies ; toute l’île m’a reçu sur le quai au débarquement, et j’ai été profondément touché des manifestations des proscrits et des habitants. Les proscrits m’assurent qu’on vendrait dans l’île seulement 1 000 ou 1 500 Napoléon-le-Petit. Vous pouvez dans tous les cas tâter le terrain, en en envoyant deux cents ou deux cent cinquante, qui seraient, je crois, enlevés tout de suite. Le passage en France, par les bateaux pêcheurs, serait, dit-on, très facile. Ils vont et viennent constamment, et on ne les visite pas

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