À Hetzel.

14 juillet [1853].

Ma dernière lettre doit nous avoir mis d’accord. Je ne répète pas les explications qui y sont. Échangeons, M. Samuel et moi, les deux lettres convenues, et tout sera fini. Quand vous le voudrez, je vous enverrai la mienne. Quant à la préface, vous ouvrez un jour nouveau. Si en effet, dans tous les cas la clandestine doit être niée, si vous êtes parfaitement sûr que, par témoignages ou saisies de clichés ou autrement, on ne parviendra pas à vous en jeter la paternité, si vous êtes sûr de vos hommes, de vos cachettes, de vos procédés pour vendre sous le manteau, en ce cas-là, vous avez pleinement raison, il ne faut pas de préface ; mais êtes-vous bien sûr ? dans tous les cas, il faudrait les lettres à cause de l’éventualité peu probable, mais possible à la rigueur, d’un procès pour l’expurgée.

Je châtre de mon mieux et vous pouvez rechâtrer après moi. Est-elle commencée ? — Quant à la clandestine, puisque nous avons le choix, il faudra mettre dessus Genève et non Londres. Il ne faut pas compromettre Londres sans nécessité.

Ce n’est pas seulement ma confiance que vous avez, c’est ma meilleure et plus tendre amitié. Vous aurez été aussi nécessaire pour publier le livre que moi pour le faire. Entendez-vous bien cela ? Et maintenant ne me dites plus de bêtises. Je vous embrasse sur les deux joues.

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