À Paul Meurice.

H. H. [4 décembre 1859].

Lisez ceci, et vous comprendrez tout de suite.

Il faudrait que cela fût publié, et vite, cela paraîtra dans les journaux anglais et belges, et américains. Il importerait que les journaux français publiassent aussi. Il me semble qu’ils peuvent l’oser. Cela ne touche pas l’empire. Qu’ils ôtent quelques lignes, s’ils veulent. Cher et grand cœur que vous êtes, prenez la chose avec toute votre flamme. Voici des exemplaires. Soyez assez bon pour les transmettre de ma part au Siècle, aux Débats, au Courrier du Dimanche, au Messager. Si nous sauvions cet homme, ce héros, ce martyr, quelle joie ! et par-dessus le marché, sauver cet homme, ce serait sauver cette république. Tout serait bon dans le résultat.

Nous parlons sans cesse de vous ici. On compare Le Roi de Bohême et Fanfan la Tulipe ; on détaille ce qu’il y a de charmant ici, ce qu’il y a d’exquis là, on voudrait voir Mélingue, on voudrait contempler Mlle Page, on voudrait vous embrasser. Vous êtes l’enchanteur du drame. Vous jetez sur le théâtre une sorte de rayonnement où il y a de l’azur. Vos œuvres grandes et douces sont des reflets de votre âme.

À vous. À vous.

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