À Albert Lacroix.

20 mars [1862].

Ô homme de peu de foi ! sachez donc attendre. Souvenez-vous de ce que je vous ai écrit du succès des douze mois et du succès des douze ans. Le drame rapide et léger ferait le succès des douze mois ; le drame profond fera le succès des douze ans. Or, il n’y a de drame profond que dans la vérité vivante et avec des personnages étudiés à fond, et réels de toutes pièces. Attendez, et vous verrez.

Du reste, cher monsieur, je suis bien touché, croyez-le, de tout ce que vous me dites d’enthousiaste et de charmant avec votre si fine et si vive intuition d’écrivain et de philosophe.

Vous verrez du reste que le drame ne perdra rien pour attendre. Seulement ici les proportions sont démesurées, le colosse Homme tout entier étant dans l’œuvre. De là ces grands horizons ouverts de tous les côtés. Il faut de l’air autour de la montagne.

Je vous serre la main.

V.

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