À Madame Victor Hugo.

16 mars 1862.]

Chère amie, tu es bien gentille et bien charmante, ne nous mets pas en pénitence. Tes lettres sont notre joie. Continue-nous-les. Auguste et Meurice sont admirables pour mon livre. Dis-le-leur. Crie-le-leur de ma part. J’ai faim et soif de voir mon Charles. Quant à toi, tu vas arriver, n’est-ce pas ?

Je ne puis commander les fauteuils sans voir des modèles avec les prix, et choisir. Le plat d’argent serait un fort et épais bassin d’argent sans ornement aucun, allant sur le feu pour faire les plats sucrés, adorés de Julie.

17 mars.

Ah ! par exemple, tu te méprends bien. La solitude que je rêve, veux-tu en voir l’idéal ? Nous tous ici, Charles dans sa chambre, Auguste dans sa chambre, et toutes sortes de couples illustres et charmants, M. et Mme Paul Meurice, M. et Mme Michelet, M. et Mme Charras, et puis George Sand, et puis Deschanel, et puis Parfait, et puis Dumas, et puis M. et Mme Bérardi, et puis Bancel, et puis Berru, et puis Hetzel, et j’ai invité et j’ai appelé Ulbach, Pichat, Despois, M. et Mme Lefort, M. et Mme L. Boulanger et M. Malot, l’ami de Victor, et vingt autres. Voilà mon désert. Il serait peuplé, comme tu vois.

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