À Charles Baudelaire.

Hauteville-House, 24 avril 1862.

Monsieur,

Écrire une grande page, cela vous est naturel, les choses élevées et fortes sortent de votre esprit comme des étincelles jaillissent du foyer, et Les Misérables ont été pour vous l’occasion d’une étude profonde et haute.

Je vous remercie. J’ai déjà plus d’une fois constaté avec bonheur les affinités de votre poésie avec la mienne ; tous nous gravitons autour de ce grand soleil, l’Idéal.

J’espère que vous continuerez ce beau travail sur ce livre et sur toutes les questions que j’ai tâché de résoudre ou tout au moins de poser. C’est l’honneur des poëtes de servir aux hommes de la lumière et de la vie dans la coupe sacrée de l’art. Vous le faites et je l’essaie. Nous nous dévouons, vous et moi, au progrès par la Vérité.

Je vous serre la main.

Victor Hugo.

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