À Madame Victor Hugo.

Juliers, 17 août [1862].

Chère amie, Charles et Meurice ont repris hier le chemin de Paris. Cela a fait l’ombre tout de suite sur le voyage. J’aspire maintenant à Guernesey. Cependant on m’a imposé au nom de ma santé au moins un mois d’absence, et puis j’ai promis une station à Bruxelles. Il serait possible en outre que Hetzel vînt me rejoindre, il a écrit à Charles des lettres suppliantes pour que je ne reparte pas sans l’avoir vu, et Charles s’est joint à lui. Ce pourra être encore un petit retard. Mais que je voudrais donc vous embrasser tous !

J’espère que tout est comme je le désire à Hauteville-House et que je retrouverai les choses en bonne harmonie comme je les ai laissées. J’espère que tu es heureuse, et mon Adèle aussi. Je ne veux que votre bonheur à tous et à toutes.

Je recommande à ma chère Julie de bien tenir en réserve mes lettres et de me mettre de côté mes journaux. Je prie mon excellent beau-frère d’avoir grand soin des clichés que Bichard a dû renvoyer à Hauteville-House. M. Chenay qui est roi du cuivre et de l’acier sera bon prince pour mon plomb. Il sait combien on doit manier soigneusement le métal.

Si Victor est à Londres, envoie-lui ce mot. Chère amie, sois gaie et contente. Je t’embrasse tendrement.

Share on Twitter Share on Facebook