À Paul Chenay.

Jeudi 6 novembre 1862.

Cher monsieur Chenay, je vous réponds sur votre lettre même, pour qu’en la relisant vous compreniez vous-même que je n’ai pu la comprendre.

1° J’attendais les épreuves des gravures retouchées. Vous me répondez que les aciers sont dans les mains des graveurs de lettres. Or, je vous avais dit que les lettres devaient être faites sur le modèle Le Matin, qui est gravé par vous. Dans tous les cas, il est impossible que vous n’ayez pas, vous, au moins une épreuve. C’est cette épreuve-là que vous pouviez et deviez m’envoyer. Je la demandais et je la demande.

2° Je demandais épreuve de la gravure-titre faite sur un dessin de moi ; pour deuxième ou dixième fois je demande cette épreuve.

3° J’attends l’épreuve du portrait.

4° Je n’ai reçu aucune lettre de M, Castel.

5° J’ai reçu une lettre de M. Claye m’envoyant vingt-quatre gravures sur bois, faites à mon insu, dont dix-huit impossibles. Vous avez en ce moment ma note à ce sujet. J’attends votre réponse pour répondre à M. Claye.

6° Est-ce que, outre ma Lettre-Préface, vous préparez un texte ? Il était convenu qu’il n’y en aurait pas. Que serait-ce donc que ce texte ? Comment se fait-il que je n’aie été ni consulté ni prévenu ? Cela me froisse et m’étonne, je vous l’avoue.

7° Je me suis expliqué sur ce texte dans la note que vous avez entre les mains. S’il n’y a pas de texte il ne doit pas y avoir de gravures sur bois. Au reste même les six passables gâteraient l’Album.

8° Je ne comprends rien à votre mode de publication. Veuillez me l’expliquer. Si l’on fait un Prospectus il faut me l’envoyer avant de le publier. Qui fera ce prospectus ? J’aurais dû être consulté.

Résumé. — Je blâme absolument le tirage commencé sans mon bon à tirer. Je veux voir épreuve de tout avant que rien soit tiré. En somme je suis responsable et engagé dans cette publication. Il a été perdu beaucoup de temps cet été ; ce n’est pas une raison pour tout compromettre aujourd’hui par excès de précipitation. Communiquez ma lettre à MM. Claye et Castel.

Bien cordialement à vous.

V. H.

Je vous prie, mon cher beau-frère, faites cette fois ce que je demande. Votre résistance à satisfaire à ma première lettre fait perdre huit jours.

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