À Madame Victor Hugo.

16 juin [1863], mardi 5 h.

Chère amie,, j’ai ton livre. J’ai passé ma journée à le lire, j’ai lu presque tout, je suis ravi, c’est exquis et bon, c’est simple et délicat et vrai et charmant, je te saute au cou, je t’embrasse et j’embrasse Charles et Vacquerie, je crois que cela enchantera. Il y aura, je suppose, quelques petites réclamations pour de petites inexactitudes de peu d’importance que j’eusse rectifiées d’un trait de plume si j’eusse lu les épreuves, mais cela n’est rien, l’ensemble est excellent, et le détail fin, juste et vivant. Je te gribouille ceci en hâte, au galop, pour que tu aies mon impression toute chaude. Victor qui a lu des pages çà et là est dans le ravissement, il ne pouvait ce matin s’arracher du livre, et nous nous sommes fort disputés à qui l’aurait, ma majesté l’a emporté, mais c’est un coup d’état et un acte de tyrannie.

Bravo encore et je te t’embrasse.

V.

Prie Auguste, l’homme exact et infaillible, d’avoir la bonté de se charger de faire passer cette lettre à M. Carjat.

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