À George Sand.

Hauteville-House, 28 mars 1864.

J’apprends, madame, que vous êtes rentrée à Nohant. C’est là que mon applaudissement aime à vous aller trouver. Il est tout simple que la solitude écrive à la solitude. Dans votre magnifique triomphe de Paris, ma voix n’eût été rien, elle est toujours bien peu de chose en cet éblouissement de renommée où vous êtes ; mais il me semble que là-bas, au milieu de vos champs et de vos arbres, vous l’entendrez mieux.

J’ai de rares joies ; votre succès en est une, et des meilleures. Vous donnez à notre temps une occasion d’être juste. Je vous remercie d’être grande et je vous remercie d’être admirée. Dans une époque sombre comme la nôtre, votre gloire est une consolation. Donnez-nous souvent de ces belles fêtes, et permettez-moi, madame, de me mettre à vos pieds.

Victor Hugo.

Share on Twitter Share on Facebook