À Auguste Vacquerie.

H.-H. 11 mai [1865].

Voici, cher Auguste, ma réponse à la lettre que m’a écrite le Gonfalonier de Florence. Je ne songerais pas à la publier dans les journaux de France si je ne craignais qu’elle n’y paraisse traduite de l’italien comme ma lettre sur Beccaria. Si vous croyez cela possible, voulez-vous être assez bon pour remettre une de ces deux copies à La Presse et l’autre au Siècle. J’y joins un petit en-tête bien fait par Kesler ; peut-être faudrait-il ne pas le répéter littéralement dans les deux journaux. Jugez-en.

Mme Poujade me demande de travailler à la Parisienne. Lisez ma réponse. Si vous la trouvez bien, voudrez-vous la mettre sous enveloppe et l’envoyer. Tout va bien ici. Henry est rétabli. Je passe un peu pour avoir fait un miracle. Ce miracle, il paraît que St Magloire l’avait déjà fait, absolument dans les mêmes conditions. Je suis donc le plagiaire de St Magloire. Le bon, c’est que Henry a repris son travail. Le pauvre diable a été mort deux heures. On me fait beaucoup de visites en ce moment, le docteur Dann, le révérend Kelly, le prince Pierre Dolgoroukow, le rédacteur du Bath examiner, etc.

Un bon serrement de main solitaire d’un ami tel que vous, voilà ce qu’il me faudrait. Est-il vrai que Peyrat ait été aigre-doux pour moi dans son en-tête sur ma préface-Shakespeare ? J’ai dit que je ne le croyais pas, et je ne le crois pas.

À vous.

Ex imo animo.

J’ai vu dans les journaux l’annonce d’une ode de moi à Dante ; ce n’est ni le moment, ni le lieu d’une manifestation purement littéraire. Je regrette que le jubilé de Dante soit venu à cette heure comme une exigence impérieuse ; j’aurais voulu prendre la parole sur une chose non moins grande, mais plus pressante et plus immédiate, sur l’affaire d’Amérique. Je n’ai pu refuser ce que le comité italien me demandait.

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