À M. Antony de Menou.

Hauteville-House, 10 mai [1865].

De vos trois lettres, monsieur, une seule m’est parvenue, la dernière. Je m’empresse de vous répondre.

Je ne connais rien de vous, que votre malheur, qui est grand, et votre courage, qui est plus grand encore. Je vous estime de savoir si bien souffrir.

J’espère que vous vous trompez sur votre situation. Il est impossible qu’elle soit désespérée. Une telle ardeur au travail indique une vitalité profonde. Vous verrez certainement cet avenir auquel vous vous intéressez si généreusement.

Tous ces travaux dont vous me parlez viennent d’une idée excellente et élevée. Il est beau à qui souffre tant de vouloir être utile aux autres.

Vous méritez le succès ; vous l’aurez.

Et vous vivrez. Courage.

Victor Hugo.

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