À François-Victor.

H.-H., 19 décembre [1866].

Tu me tentes bien, mon Victor, avec ta Place Royale, car une page de toi sur moi m’est bien douce, et cette page, tu l’écrirais avec une grâce et une délicatesse absolues, mais le silence vaut mieux encore. Réfléchis et tu seras comme moi d’avis qu’il faut dérouter toujours nos ennemis, lesquels croiront ce sujet choisi par toi et par moi pour notre glorification. Or le silence sur nous, gardé par nous, c’est à la fois de bon goût et de bonne guerre. Donc, si tu m’en crois et je suis sûr déjà que nous sommes d’accord, prononce à propos de la Place Royale tous les noms que tu voudras, hors le nom de Hugo.

Kesler sombrait. On allait l’arrêter pour dettes (à la poursuite de Béghin). Je le recueille chez moi. Il sera logé, nourri, etc., n’aura plus de dépenses et paiera ses dettes avec le produit de ses leçons. Cela augmente mes charges, mais c’est un proscrit de sauvé.

Assemblez-vous en conseil, mon Charles et mon Victor, et donnez-moi votre avis sur ceci :

Impossible de finir le roman avant l’exposition. (Cette préface pour Paris est assez longue et m’a pris un mois. C’est bête, mais c’est comme cela). J’aurais le temps d’écrire Torquemada et de publier un volume de drame. Mais je n’aurais plus derrière mon roman mes… pour exterminer toutes les oppositions et mettre à néant toutes les haines. — Que me conseillez-vous ?

Votre mère m’écrit qu’elle m’arrive.

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