À Paul Meurice.

H.-H., dimanche 19 décembre.

J’ai une tristesse, vous la devinez. Que vais-je devenir tout seul ? Vous avez une idée. Je l’épouse, il est naturel que je vous suive. Je signe un traité, j’écris une préface, et quand c’est fait, voilà que vous n’êtes pas du livre ! ni Auguste ! ni aucun de mes fils ! C’est à n’y rien comprendre. Est-ce que c’est donc irrémédiable ? Je ne sais que faire. Comme on est bête quand on est absent. Quelle paralysie que la distance ! Écrivez-moi et rassurez-moi, et, s’il est possible, s’il n’y a pas d’obstacle de premier ordre, ce que j’ignore, rentrez avec moi. Quid sine te ! Et transmettez ce vœu à Auguste, et aimez-moi.

Oui, je vous serai obligé et reconnaissant de me faire admettre dans la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique. Voudrez-vous adresser la demande en mon nom au président de la Commission et au siège de la Société, 19, faubourg Montmartre. À propos de commission, que fait la Commission dramatique ? La pieuvre Bagier nous suce bien paisiblement, ce me semble.

Encore une prière ; vous connaissez ce charmant écrivain M. Henri Rochefort, il est de vos amis ; savez-vous s’il est de retour à Paris ? et voulez-vous lui transmettre ce mot ? Je cherche à l’attirer à Guernesey. Oh ! comme je vous y voudrais ! car moi aussi je suis une pieuvre, et rien n’est tenace comme une vieille amitié.

Ubique et semper tuus.

V.

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