Au rédacteur en chef de L’Orient.

Hauteville-House, 1er décembre 1866.

Monsieur, je reçois votre noble lettre. Elle m’émeut profondément. Hélas ! il est trop tard cette fois, et mon cœur en saigne ; la Crète, c’est la Grèce. Comptez sur moi comme écrivain et comme citoyen. Lisez la lettre que je vous envoie. Ne pouvait-on m’avertit à temps ? J’appartiens à la Grèce autant qu’à la France. Je donnerais pour la Grèce mes strophes comme Tyrtée et mon sang comme Byron. Je voudrais être tenu au courant du mouvement grec. À la plus prochaine occasion j’élèverai la voix, n’en doutez pas. Votre pays sacré à mon profond amour. Je pense à Athènes comme on pense au soleil.

Votre frère,

Victor Hugo.

Je vous envoie un journal reproduisant ma lettre à L’Orient.

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