À Charles. À François-Victor.

H.-H., dim. 8 9bre.

Chers enfants, puisque vous le trouvez juste, je le trouve bon ; et je vous paierai par an, tant que durera ce bail, mon tiers des 2 000 fr.. C’est à dire 667 fr. ; mais ce sera pour une habitation de peu de jours, car, vous le savez, le but de mes vacances, c’est le voyage, et mes séjours de ces trois dernières années ont eu pour cause, en 1866, les pluies, en 1867, la guerre, en 1868, le deuil ; mais ils m’ont été doux, même dans le deuil, puisqu’ils m’ont fait rester près de vous. En voyage aussi, j’espère, nous serons ensemble. Va donc pour mon tiers. Au reste, je ne suis que votre intendant. De là mes précautions, qui m’ont fait taxer d’avarice, avarice qui songe à l’avenir et aux enfants, la même avarice que je recommandais et que je recommande à notre cher Rochefort. Sa Lanterne est toujours ma joie. Remettez-lui ce mot. — Envoyez l’autre à M. Alb. Millaud dont j’ai oublié l’adresse, et qui vient, à ce qu’il paraît, de perdre sa mère ou sa grand’mère. Vous ferez bien d’ajouter quelques lignes et vos signatures à mon billet. — Quant aux trois chevaux, si vous insistez, je vous les enverrai, mais ne pensez-vous pas qu’à moins d’urgence, il ne faudrait plus rien publier d’ici à mon livre Par ordre du Roi ? Je reçois d’Espagne des lettres enthousiastes. M. Rodriguez, correspondant du Courrier de l’Intérieur, m’écrit qu’il veut ma république, à condition que j’en sois président. — Parlez-moi de mon doux Georges. Je vous embrasse, chère Alice. Je t’embrasse, mon Charles, je t’embrasse, mon Victor.

V.

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