À Paul Meurice.

H.-H., dim. 15 [novembre 1868].

Cette lettre que je reçois semble indiquer qu’il y a eu retard de la poste, et que le 12 mon billet d’avis r. de Rivoli n’était pas arrivé. Ô ma providence, voulez-vous être assez bon pour vous informer et pour obvier. J’ai vu les chiffres que vous avez eu la bonté de me transmettre. Je vois que je suis assez obéré.

Voudrez-vous bien pourtant remettre pour moi à M. Peyrat les 40 fr. de ma souscription Baudin. Je pense que ma lettre n’a pas été interceptée et que vous avez vu ma souscription dans l’Avenir national. C’est une grosse affaire pour L. B. que ce monument à Baudin. L’envers de cette gloire est sa honte.

Je suis absolument de votre avis, très justement unanime, quant au titre : Par ordre du Roi ; l’Homme qui Rit vaut beaucoup mieux. En choisissant d’abord Par ordre du Roi je voulais accentuer tout de suite la portée démocratique du livre. Cet effet est, je crois, maintenant produit, et je puis sans inconvénient, comme vous l’indiquez et comme je l’avais moi-même toujours cru meilleur, donner au livre le titre : L’Homme qui Rit, et à la deuxième partie le titre : Par ordre du Roi. Si vous rencontrez Lacroix avant que je lui aie écrit, dites-le lui.

J’ai reçu d’Espagne des lettres enthousiastes, force journaux, (tous ont reproduit mon speech) des adresses collectives, de Saragosse, de Barcelone, etc. M. Rodriguez, correspondant du Courrier de l’Intérieur, m’écrit qu’il vote pour une République, à condition que j’en sois Président. Je crois la République un peu relevée en Espagne (et fort relevée en France). Tout va bien.

Votre idée d’un journal littéraire ayant droit de parler politique serait excellente. Il faudrait cette entente des grands journaux libéraux et démocratiques dont vous me parlez.

Je prévois que je vais vous donner encore l’ennui de corriger mes épreuves. Quand vous rendrai-je tout ce que je vous dois !

Ils ont beau faire. Cadio est une chose exquise et forte.

Et je signe.

V. H.

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