À Paul Meurice.

H.-H., 7 novembre.

Voulez-vous être assez bon pour faire jeter à la poste cette petite lettre à Mme d’Aunet. Elle viendra chez vous toucher 300 fr. que je vous prie de lui donner pour moi, et, comme je ne sais où nous en sommes de nos petits comptes, je vous envoie, par précaution, une traite de 300 fr. à vue, payable à votre ordre chez Mallet frères. En outre, voici un portrait de S. M. qui vaut, je crois, quatre sous. Usez-en comme bon vous semblera.

Plus je relis Cadio, plus je l’aime. Que c’est charmant le beau style traduisant la forte pensée ! L’émotion va croissant d’acte en acte, et à la fin de cette œuvre pathétique et philosophique, on est enthousiasmé et convaincu. Comment peut-on vous haïr, vous si doux et si puissant dans la douceur ! Si l’on pouvait assassiner avec une plume, la haine le ferait. Enfin, il faut bien une ombre à cette grande lumière qui est la vérité ! Moi, cela m’est égal d’être haï si vous m’aimez.

V.

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