À Théophile Gautier.

H.-H., 29 avril 1868.

Cher Théophile, je viens de lire vos pages magnifiques sur la Légende des Siècles. J’en suis plus qu’ému, j’en suis attendri. Les douces voix arrivent donc encore dans ma solitude. Notre jeune affection est devenue une vieille amitié. Les gouffres qui sont entre nous n’empêchent pas votre regard de chercher le mien et ma main de serrer la vôtre. Vous me donnez une de vos couronnes, vous qui avez droit à toutes. Comme poëte, vous êtes une voix de l’idéal ; comme critique, vous êtes une voix de la gloire.

— Pourquoi donc un laurier a-t-il poussé ici ? — C’est que Pétrarque y a parlé.

Ce qu’on disait de Pétrarque, on le dira de vous :

Où votre critique sème sa parole, le laurier pousse.

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