À Albert Lacroix.

Hauteville-House, 8 avril 1869.

Mon cher monsieur Lacroix,

Votre lettre du 14 mars et votre lettre du 3 avril me sont arrivées ensemble, hier soir, 7 avril, sous la même enveloppe.

J’avais appris par les journaux votre combinaison, sur laquelle vous n’avez pas jugé à propos de me consulter.

Ne recevant de vous aucune communication à ce sujet, j’ai prié mes amis de vous voir, et vous avez su par eux ma surprise et ma désapprobation.

Je voulais pour L’Homme qui Rit, comme pour Les Misérables et Les Travailleurs de la Mer, la publication pure et simple, sans complication, avec les abaissements de prix successifs qui permettent d’atteindre, comme cela a eu lieu pour Les Misérables, des tirages de deux cent mille exemplaires. Loin de démocratiser le livre, votre combinaison, dont vous me faites enfin part, lui crée des difficultés de circulation.

Si vous persistiez dans cette combinaison, qui, du reste, vis-à vis de moi, auteur, excède votre droit, je serais forcé de rendre public mon dissentiment. Ce serait pour moi un véritable regret.

Recevez la nouvelle assurance de mes sentiments distingués.

Victor Hugo.

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