À Auguste Vacquerie

16 mars, H.-H.

In haste. Cher Auguste, veuillez lire cette lettre de M. Lacroix. Il persiste à me demander la préface, mais vous m’avez averti d’une combinaison bizarre dont il se garde de m’informer. Or, je ne me livrerai que si vous me le conseillez. Soyez assez bon pour voir M. Lacroix et lui dire de m’écrire ses vraies intentions. Soyez assez bon pour ajouter que les retards sont tous venus de lui, aucun de moi. Jamais je n’ai retardé une épreuve. Elles sont toutes parties le jour même où je les recevais. Seulement il faut faire la part de la poste, qui ne fonctionne à Guernesey que quatre jours par semaine — mardi, mercredi, jeudi, samedi. J’enverrai la préface courrier par courrier, sitôt votre réponse reçue, si vous me le conseillez. — Merci pour le Temps. Que votre page sur Ruy Blas est charmante.

En fermant cette lettre une idée me vient, qui est la meilleure. C’est de vous envoyer à vous la préface (très courte. Une dizaine de lignes. Vous la trouverez sous ce pli). Je suis tranquille. Vous ne la livrerez à M. Lacroix qu’à bon escient, et en prenant toutes vos sûretés et les miennes contre une surprise. Je veux et je dois être juge du mode de publication. À quoi pense donc M. Lacroix ?

Voulez-vous être assez bon pour transmettre cette lettre à M. Piédagnel ? Lisez-la. Je crois que vous l’approuverez. Voudrez-vous prendre la peine de la cacheter de noir.

Merci. Pardon. À vous, du fond de moi.

V.

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