À Madame Rattazzi.

Hauteville-House, 1er juillet.

Votre charmant envoi m’arrive, Madame, au milieu d’un nuage de lettres politiques (quelques-unes fort sombres) comme une étoile dans un tourbillon. Je ne saurais vous dire avec quelle émotion j’ai vu ce ravissant portrait, qui ressemble à votre esprit en même temps qu’à votre visage, et la gracieuse signature qui le souligne. Cherchez un autre mot que remercier, je vous remercie n’est pas suffisant.

Je ne sais si cette lettre vous parviendra ; malgré que vous en ayez, vous êtes en France maintenant ; votre châlet n’est plus exilé ; la frontière de France est venue en quelque sorte vous prendre de force et vous embrasser, ce qui n’est vraiment pas mal pour une frontière. — Du contre-coup, voilà votre correspondance soumise à la police de M. votre cousin. Ma lettre court grand risque.

Si elle vous parvient, recevez-la cordialement, Madame, et trouvez bon qu’à travers la distance je vous baise respectueusement la main.

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