À Paul Meurice.

H.-H., 27 7bre vendredi.

Cher doux ami, un mot in haste. Nous sommes ici en pleine tempête. La storm-bull est arborée depuis huit jours sur la tour Victoria. Ce matin pourtant, les prisonniers de l’ouragan, Alice, Victor, Lockroy et les deux petits, ont essayé de partir. Impossible. L’équinoxe ne veut pas encore lâcher sa proie. Cependant Greenwich annonce que l’accalmie, suite nécessaire de la trombe, commencera le 29. Mes hôtes partiront sur-le-champ, et seront à Paris mercredi ou jeudi au plus tard. Victor me prie de vous dire qu’il vous rendra à la première occasion, et avec usure, les quelques jours de corvée que vous aurez l’admirable bonté de faire pour lui.

Maintenant c’est moi qui prie, vous allez prendre, sitôt Victor et Lockroy revenus, un congé d’au moins quinze jours. Accordez-moi les quinze jours, ô mon ami, et venez les passer à Hauteville-House. J’ai tant de choses à vous dire, tant de conseils à vous demander ! Dites oui. Vous me comblerez. Et comme ce serait charmant si madame Meurice venait avec vous ! Je vous attends, nous vous attendons ! venez ! venez ! venez !

Tuus.

V.

J’ai envoyé à Auguste pour le Rappel et le Peuple souverain ma lettre au congrès de Lugano. L’a-t-il reçue ?

Avez-vous eu la bonté de faire toucher les arrérages de la rente spéciale destinée à l’œuvre des layettes ici à Guernesey ? On m’a demandé cent francs que j’ai payés, et qui me sont remboursables par cette rente.

Mille pardons de toutes ces peines.

Share on Twitter Share on Facebook