À Auguste Vacquerie.

H.-H., dim. 8 [décembre 1867].

Vous m’avez écrit sur ce cri de colère et de devoir des choses hautes et profondes. Votre lettre m’a ravi, cher Auguste, et aussi, et surtout encore, par la bonne nouvelle qu’elle me donnait. Vous faites un Faust. Bravo ! In excelsis ! Nous allons donc avoir un Faust. Sujet magnifique, infernal et sidéral, manqué par Gœthe.

Gœthe est un poëte allemand dans le goût Louis XVI, fort surfait aux dépens de Schiller et d’Hoffmann. Vous reprenez Faust à cet olympien de carton. Je trépigne et j’éclate en applaudissements. Je vous envoie tous ceux que Ruy Blas n’aura pas. Le voilà remuselé, mon répertoire mauvais coucheur. C’est bien fait, et l’empire est sauvé. Vous savez qu’en publiant la Voix de Guernesey je ne me suis pas dissimulé que Bonaparte me répliquerait par Ruy Blas au violon. Bravo, Bonaparte !

Vaillant ami, faites, vous et Meurice, ce que vous trouverez bon et utile en présence de cette nouvelle turpitude qui date le seizième anniversaire de l’exil. Tous deux vous êtes moi plus que moi-même.

Manibus vestris rem vestram commendo. Acclamations à Faust !

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