À Charles et à François-Victor.

H.-H., jeudi 4 [juillet 1867].

Je suis content que le don de joyeux avènement d’Hernani vous ait fait plaisir, mes bien-aimés, et je suis heureux que Lux aille mieux.

Maintenant voici : Je voudrais partir le plus tôt possible ; je partirai dès que Julie aura fini la copie de mon livre commencé. Ce livre, si je veux le finir cet hiver, doit être repris promptement, et abrégera mon absence. J’aurais grand besoin de voyager. Le voyage de fin d’année, c’est le sommeil à la fin de la journée. C’est un bain de repos après le travail. Mais où voyager ? Je ne vois plus que la Hollande.

Maintenant, question :

Cela vous plaît-il, à toi, mon Charles ? à toi, mon Victor ? — Si oui, écrivez-le moi tout de suite. Votre mère garderait le bébé avec Alice, à Bruxelles, et je pense que Georges tiendrait douce compagnie à ses deux mères. Si cet arrangement vous va à tous, écrivez-le moi ; j’arriverais à Bruxelles dans une dizaine de jours. J’y passerais huit ou dix jours, puis nous partirions pour le voyage. Si nous pouvions avoir un compagnon jaspinant le bigorne hollandais, ce serait excellent. Mais où le dénicher ?

Mon Victor, je suis chargé de mille actions de grâces pour tes charmants envois.

6 h. du soir. J’en étais là de ma lettre quand est arrivée la poste, retardée par le storm d’aujourd’hui. Je n’ai que le temps d’ouvrir la lettre de ta mère bien-aimée. Montre-lui celle-ci qui y répond, ce me semble, à peu près. Je t’embrasse, chère femme, bien chère, et vous tous bien tendrement.

Je vous envoie un star contenant un commencement de souscription pour John Brown. Quel malheur pour les principes que Maximilien ait été fusillé. — La peine de mort a été abolie le 21 juin au Portugal, je reçois les journaux de Lisbonne qui m’en attribuent l’honneur. — Mon Victor, as-tu rappelé à M. Lacroix que j’attends l’épreuve type de mon introduction à Paris-Guide.

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