À François-Victor.

H.-H., 9 février.

Voici, mon Victor, à ton ordre sur Mallet frères une traite de 600 fr. en compte pour les dépenses de la maison de Bruxelles. Magarita est une faute d’impression. Le titre est Margarita (la perle). Je ne puis répondre encore aux questions de M. A. Lacroix. Les échéances du 1er mars, et même du 1er avril, me paraissent trop rapprochées pour que je sois prêt à une publication. J’y verrai un peu plus clair dans quelque temps. La table du Livre Paris est supérieurement composée et il faut féliciter M. Ulbach. Cependant voici des noms que j’y voudrais pour toutes les raisons à la fois, talents et sympathies (ci-inclus la liste). Je regrette extrêmement, et de plus en plus, l’abstention de Charles. J’ai reçu ton tome II des Apocryphes. J’en ai lu la préface qui est magistrale, comme toutes tes autres introductions. J’ai donné le volume à M. Kesler, qui rend compte de ton œuvre dans le Daily News et la Revue Trimestrielle (si M. Van Bemmel veut). Tu me remplaceras mon exemplaire. Votre mère compte nous quitter fin février, et vous l’aurez dans les premiers jours de mars. Nous sommes heureux que le petit bonhomme ou la petite bonne femme commence la vie par une danse dans le ventre de sa mère. C’est de bon augure. Je n’ai pas reçu encore avis du dividende mars 1867 de la Banque nationale. Ce boni viendrait à point pour m’aider à combler mon déficit, car je suis fort arriéré et fort endetté. Depuis septembre (ce mois qui a mangé 8 000 fr.) je n’ai reçu que le maigre semestre des consolidés anglais et les 4 000 de Hetzel. Les Italiens continuent à ne rien payer. Je suis sûr que ta Place Royale sera admirablement réussie. Où en es-tu de l’Académie peinte par elle-même ?

Quatre gros baisers.

V.

J’écris in haste. J’ai toujours le pouce un peu en détresse. Je l’avais horriblement et bêtement coupé jusqu’à l’os. J’ai écrit pour le vin. Transmettez cette petite missive à notre cher Berru.

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