À Garibaldi.

[Début de septembre 1867.]
Lettre que je n’ai pas envoyée.

Mon cher Garibaldi,

J’ai espéré jusqu’au dernier moment pouvoir assister au congrès de Genève. M. B. vous a dit les raisons de santé qui m’obligent à m’abstenir. Il vous a dit aussi combien du fond du cœur j’adhère à cette grande et nécessaire manifestation.

Vous serrer la main eût été pour moi une joie profonde. Vous êtes le Héros. Aucune gloire n’est au-dessus de la vôtre. À l’Europe vous avez donné l’Italie, et à l’Italie vous donnerez Rome. Vous portez l’épée vénérable de la Délivrance.

Vous n’êtes pas l’homme de la guerre, vous êtes l’homme de la paix. Pourquoi ? parce que vous êtes l’homme de la liberté. D’abord la liberté, ensuite la Paix ; d’abord la lumière, ensuite la vie. La question a toujours été ainsi posée depuis l’origine du monde. Et c’est pour cela que ceux qui sont dans le secret des dieux voient lever le soleil, et que ceux qui sont dans la monarchie désirent voir apparaître la république.

J’envoie au congrès de Genève mon applaudissement fraternel, et je

presse dans mes mains vos mains illustres.

Share on Twitter Share on Facebook