À Jean Aicard.

Hauteville-House, 19 juin.

Vos Jeunes croyances ont la grâce et la force d’avril. Rien n’est plus puissant que l’aurore. Elle a en elle le jet du jour irrésistible.

Ainsi votre avenir naîtra de votre poésie. Courage ! vous avez le culte de l’art sévère ; vous avez le rhythme, la strophe, l’idée ; plus la conscience. Le poëte qui est en vous sent qu’il n’y a pas d’idéal sans liberté, ni d’art sans peuple. Art, liberté, idéal, se fondent en ce seul mot : lumière.

Le poëte doit croire, aimer, vouloir. Sa volonté le mène au progrès, son amour à la vie, sa foi à l’infini. Toute poésie est là depuis la poésie de la cité jusqu’à la poésie du ciel.

L’aube de ces hautes inspirations est dans votre noble et charmant livre. Je vous remercie, poëte.

Victor Hugo.

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