À Monsieur Robert Pœlher.

Hauteville-House, 30 avril 1867.

Vous remercier de votre lettre, monsieur, je le dois ; y répondre, je ne puis. Je suis charmé d’être offert comme sujet d’étude à la noble et profonde pensée allemande, mais je n’ai rien à dire sur ma confrontation avec Béranger.

Béranger a voulu être un poëte national ; j’ai tâché d’être un poëte humain. Voilà la différence que j’entrevois. Pour moi l’idée Nation se dissout dans l’idée Humanité, et je ne connais qu’une patrie, la lumière.

Aussi vois-je avec exécration l’infâme guerre qui s’apprête, un allemand n’étant pas moins mon frère qu’un français.

C’est un serrement de main fraternel que je vous envoie.

Victor Hugo.

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