Au même.

Tout à l’heure, j’ai eu comme un coup de poing. Le hasard me fait jeter les yeux sur la Voix de Guernesey et dans les premières pages, je vois ces deux rimes: ennemis-amis, bien que dans Voltaire, ne riment pas. Voilà ce qui s’était passé : j’avais fait deux vers ; celui qui a été imprimé et celui-ci qui ne l’a pas été :

Hélas ! vous voilà donc pour jamais endormis !

J’ai rayé le premier, à cause de la rime fausse amis-ennemis, et conservé le second qui est le bon. Julie, ma copiste, s’est trompée, a omis le vers conservé et maintenu le vers rayé. J’ai corrigé machinalement l’épreuve, ma bête n’a pas vu la bêtise et de cette façon me voilà avec une fausse rime sur la conscience. Priez pour moi, qui que vous soyez, corrigez la faute sur votre exemplaire en substituant au vers beaux, vaillants, etc., le vers : Hélas ! vous voilà donc... etc., et dites à tous les poëtes que vous rencontrerez que je leur demande l’absolution. Il n’y a pas de petites choses dans l’art.

H.-H., 2 Xbre 1867.

V. H.

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