VIII

Hélas ! si ta main chaste ouvrait ce livre infâme,

Tu sentirais soudain Dieu mourir dans ton âme.

Ce soir tu pencherais ton front triste et boudeur

Pour voir passer au loin dans quelque verte allée

Les chars étincelants à la roue étoilée,

Et demain tu rirais de la sainte pudeur !

Ton lit, troublé la nuit de visions étranges,

Ferait fuir le sommeil, le plus craintif des anges !

Tu ne dormirais plus, tu ne chanterais plus,

Et ton esprit, tombé dans l’océan des rêves,

Irait, déraciné comme l’herbe des grèves,

Du plaisir à l’opprobre et du flux au reflux !

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