IV

Oh ! que Versaille était superbe

Dans ces jours purs de tout affront

Où les prospérités en gerbe

S’épanouissaient sur son front !

Là, tout faste était sans mesure.

Là, tout arbre avait sa parure.

Là, tout homme avait sa dorure.

Tout du maître suivait la loi.

Comme au même but vont cent routes,

Là les grandeurs abondaient toutes.

L’olympe ne pendait aux voûtes

Que pour compléter le grand roi !

Vers le temps où naissaient nos père

Versaille rayonnait encor.

Les lions ont de grands repaires ;

Les princes ont des palais d’or.

Chaque fois que, foule asservie,

Le peuple au cœur rongé d’envie

Contemplait du fond de sa vie

Ce fier château si radieux ;

Rentrant dans sa nuit plus livide,

Il emportait dans son œil vide

Un éblouissement splendide

De rois, de femmes et de dieux !

Alors riaient dans l’espérance

Trois enfants sous ces nobles toits,

Les deux Louis, aînés de France,

Le beau Charles, comte d’Artois.

Tous trois nés sous les dais de soie,

Frêles enfants, mais pleins de joie

Comme ceux qu’un chaud soleil noie

De rayons purs sous le ciel bleu.

Oh ! d’un beau sort quelle semence !

Près d’eux le roi d’où tout commence,

Au-dessous d’eux le peuple immense,

Au-dessus la bonté de Dieu !

Share on Twitter Share on Facebook