III

Où courez-vous ? Quel bruit naît, s’élève et s’avance ?

Qui porte ces drapeaux, signe heureux de nos rois ?

Dieu ! quelle masse au loin semble, en sa marche immense,

Broyer la terre sous son poids ?

Répondez… Ciel ! c’est lui ! je vois sa noble tête…

Le peuple, fier de sa conquête,

Répète en chœur son nom chéri.

Ô ma lyre ! tais-toi dans la publique ivresse ;

Que seraient tes concerts près des chants d’allégresse

De la France aux pieds de Henri ?

Par mille bras traîné, le lourd colosse roule.

Ah ! volons, joignons-nous à ces efforts pieux.

Qu’importe si mon bras est perdu dans la foule !

Henri me voit du haut des cieux.

Tout un peuple a voué ce bronze à ta mémoire,

Ô chevalier, rival en gloire

Des Bayard et des Duguesclin !

De l’amour des français reçois la noble preuve,

Nous devons ta statue au denier de la veuve,

À l’obole de l’orphelin.

N’en doutez pas, l’aspect de cette image auguste

Rendra nos maux moins grands, notre bonheur plus doux ;

Ô français ! louez Dieu, vous voyez un roi juste,

Un français de plus parmi vous.

Désormais, dans ses yeux, en volant à la gloire,

Nous viendrons puiser la victoire ;

Henri recevra notre foi ;

Et quand on parlera de ses vertus si chères,

Nos enfants n’iront pas demander à nos pères

Comment souriait le bon roi !

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