II

Plus tôt que je n’ai dû, je reviens dans la lice ;

Mais tu le veux, ami ! Ta muse est ma complice ;

Ton bras m’a réveillé ; c’est toi qui m’as dit : « Va !

Dans la mêlée encor jetons ensemble un gage ;

De plus en plus elle s’engage.

Marchons, et confessons le nom de Jéhova ! »

J’unis donc à tes chants quelques chants téméraires.

Prends ton luth immortel : nous combattrons en frères

Pour les mêmes autels et les mêmes foyers.

Montés au même char, comme un couple homérique,

Nous tiendrons, pour lutter dans l’arène lyrique,

Toi la lance, moi les coursiers.

Puis, pour faire une part à la faiblesse humaine,

Je ne sais quelle pente au combat me ramène.

J’ai besoin de revoir ce que j’ai combattu,

De jeter sur l’impie un dernier anathème,

De te dire, à toi, que je t’aime,

Et de chanter encore un hymne à la vertu !

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