– Ô temps ! Ô mœurs ! Nous prenons le chemin de fer
Pour descendre en Tilbury !
s’écria Vemtite le lendemain de ce jour, en posant le pied sur le quai de la coquette station du comté d’Essex, située sur la rive gauche de la Tamise, en face de la cité de Gravesend.
Et comme Nali, un peu lasse de cette journée employée à passer de wagon en paquebot, se rapprochait :
– Ma foi, Miss, ce voyage de Paris à Tilbury – Angleterre – a effarouché ma muse. Je souhaitais vous offrir un quatrain, je dois vous prier de vous contenter d’un distique.
– Cela me suffit, dit doucement l’Américaine. Mais cherchons un hôtel. C’est en cette ville que réside lord Waldker. Les valises déposées, vous voudrez bien vous rendre chez ce savant personnage ; car moi, je ne dois pas paraître. Vous m’affirmez que vous ne trahirez ma présence que dans le seul cas spécifié hier ?
– Sur l’honneur, Mademoiselle.
– Je vous crois. Vous expliquerez au lord la vérité. Je ne doute pas du résultat.
– Et j’ajouterai qu’hier, en sollicitant un congé du Ministre de l’instruction Publique, je lui ai conté l’affaire par le menu ; qu’il m’a dit : Ramenez vite votre ami. Dans ces conditions, il n’est plus un escroc, mais un homme trompé comme nous par un sinistre mystificateur ; tout s’arrangera.
– Merci.
Un instant après, les deux voyageurs pénétraient dans l’hôtel de Londres et Tamise tenu par le corpulent et disert John Standard.
Celui-ci se précipita à leur rencontre, et lorsque Lucien se fut enquis de l’adresse exacte de lord Waldker, son amabilité ne connut plus de bornes.
Tout en conduisant ses hôtes à leurs chambres, il les bombarda, honneur rare, de ses connaissances locales :
– On ne s’arrête pas assez à Tilbury, disait-il d’une voix essoufflée. La ville est curieuse. Sans parler de ses immenses docks sur la Tamise, avec chantiers de radoub et bassin à flot, on peut y voir le Fort-Tilbury, principale défense de l’estuaire du fleuve, construit en 1667 et successivement doté de tous les progrès réalisés dans l’art de la fortification. Hors de la cité se trouvent les champs célèbres, où la reine Élisabeth passa la revue de ses troupes, quand les Espagnols envoyèrent leur flotte, l’invincible Armada, contre l’Angleterre.
Une pause pour reprendre haleine et le gros homme continua :
– Sans compter que le railway mène à Londres en un quart d’heure. Vous connaissez Londres ? Non, alors j’aurai le plaisir de vous conserver quelques jours, gentleman, lady. C’est une ville curieuse, la plus peuplée du monde, et par des Anglais, ce qui lui donne un charme particulier. Aimez-vous les monuments ? Il y en a : Saint-Paul, Westminster, la Tour de Londres. Des jardins ? On en rencontre partout, notamment Hyde-Park continué par le parc de Kensington ; et des théâtres, des music-halls, et le Métropolitain, et Regent-Circus, et le Strand, Bayswater, Chelsea, Cremone, et la colline de Notting, la Banque, la Cité affairée, le vieux Londres pittoresque au bord de la Tamise. Certainement, sur le continent, vous montrez aux voyageurs des choses curieuses ; mais croyez-moi, gentleman, lady, sur le continent vous n’avez pas Londres, et c’est pour cela qu’il n’y a qu’une Angleterre.
Puis, comme Lucien sortait pour se rendre auprès du médecin de la cour, l’hôtelier crut de son devoir de ne pas laisser Nali toute seule. Avec une obséquiosité infatigable, il l’amena dans la salle commune, lui présenta sa fille Betsy, qui sans doute par suite de la théorie des compensations d’Azaïs, était aussi sèche que son père paraissait rebondi.
Miss Betsy, avertie par un clignement d’yeux qu’elle avait affaire à une cliente d’importance, poursuivit aussitôt la nomenclature des attractions Londoniennes. Cela devait faire partie du programme des réceptions et figurer sur la note avec la rubrique : Service.
– Oui, Lady, déclama-t-elle d’une voix pointue. Nous possédons à Londres un musée sans rival, le National Gallery. Vous n’êtes pas indifférente à la peinture ?
La question fit rougir la pauvre Nali, qui se rappela qu’elle se trouvait là justement à cause d’un peintre. Mais comme les peintres et la peinture sont assez étroitement liés, elle put répondre sans mentir :
– Non, pas indifférente du tout !
– Je m’en doutais, s’écria joyeusement Betsy. Eh bien, vous aurez du plaisir à National Gallery – et, avec la mémoire imperturbable d’un guide de profession : – Vous y verrez le Tailleur de Moroni ; la Femme au chapeau de paille, de Rubens ; la Mort de Nelson, de Turner ; le Dernier arrivant, par Mulready. Je crois en outre que le musée a acquis, ou est sur le point d’acquérir plusieurs toiles de sir John Everett Millais : Ophélie, l’Apparition, la Rêverie. Après cela, vous aurez à visiter le British Museum, avec ses collections de sculptures et bas-reliefs antiques…
L’énumération dura longtemps, si longtemps que Vemtite reparut avant qu’elle fût terminée.
Avec un mot d’excuse rapide, dont Miss Betsy se sentit profondément mortifiée, Nali quitta la jeune Anglaise et courut au-devant du poète.
Elle l’entraîna à l’autre extrémité de la salle, et d’une voix tremblante prononça ces seuls mots :
– Eh bien ?
Lucien eut un geste attristé, un monosyllabe décourageant :
– Rien.
– Comment rien ? Vous n’avez pas vu lord Waldker ?
– Si, Mademoiselle, je l’ai vu.
– Alors vous ne lui avez pas parlé ?
– Je vous demande pardon. Je lui ai dit tout ce qui était convenu.
– Tout ?
– Sans omettre un iota. Il m’a écouté avec attention.
– Mais qu’a-t-il répondu ?
– Ceci : « Je regrette, Monsieur, de ne pouvoir vous être d’aucune utilité ; mais j’ignorais complètement tout ce que vous venez de me conter. Il est vrai que, sur la prière du sculpteur Ergopoulos, j’ai fait tenir une lettre à M. Jean Fanfare, mais je n’en connaissais pas le contenu. J’ai appris également par les journaux le vol dont le musée du Louvre a été victime, mais vous auriez dû penser qu’un gentleman dans ma situation ne saurait être mêlé à de pareilles aventures. »
Nali courba la tête.
– C’est vrai, murmura-t-elle. C’est vrai… et pourtant…
– Pourtant ?
– Je ne puis renoncer à mon idée.
Vemtite la considéra avec surprise :
– Je crois que vous avez tort. Vos déductions semblaient exactes… Seulement, il est inadmissible, en effet, qu’un homme comme lord Waldker collabore…
– Au détournement d’une statue. Ma raison parle ainsi que vous le faites, pourtant un instinct m’avertit que je ne me trompe pas.
– C’est le chagrin de renoncer à une espérance.
– Non, c’est plus que cela.
Affectueusement, le poète prit dans les siennes la main de la jeune fille :
– Voyons, Mademoiselle, je ne veux pas vous contrarier. Cependant les instants sont précieux. Souvenez-vous des paroles du ministre : Ramenez vite votre ami.
– Comment le pourrons-nous ? interrompit-elle en levant son regard humide sur son interlocuteur ?
– En cherchant. Or, la meilleure façon de chercher est d’oublier une idée qui ne vaut rien. Nous nous sommes égarés tous deux, revenons dans le bon chemin.
Obstinée, elle secoua la tête :
– Non !
– Vous ne voulez pas ?
– Je veux dire que nous ne nous sommes pas trompés.
– Encore ?
– Toujours. Je n’ai aucune preuve, et cependant je sens que je suis dans la vérité. Pourquoi attacherais-je plus d’importance à la parole de lord Waldker qu’à la voix de mon cœur ?
– Mais c’est de l’entêtement, murmura Lucien. Il a dit une chose juste… rien que sa situation devait l’empêcher…
– De vous répondre franchement, à vous inconnu, qui vous présentiez tout à coup chez lui. C’est là qu’est notre faute. Nous n’avions pas prévu cela. Évidemment le médecin de la cour ne pouvait pas vous déclarer qu’il avait participé…
– Revenez à vous.
– Bien plus, continua Nali sans tenir compte de l’interruption, vous lui avez inspiré de la méfiance. Ce visiteur n’est-il pas un agent de la police française ? s’est-il demandé.
Du coup, Vemtite protesta énergiquement :
– Ah ! non ! pas ça ! Je n’ai pas l’air d’un policier.
Très froissé par cette idée, le secrétaire du ministre allait poursuivre, quand un grand bruit s’éleva dans la cour de l’hôtellerie. C’étaient roulements de chariots, des piétinements, des cris.
– Qu’est cela ? fit l’Américaine en se tournant vers l’endroit où elle avait laissé Betsy ?
La question demeura sans réponse, car miss Standard venait de quitter précipitamment la salle.
Cependant le vacarme continuait.
– Je vais voir, dit Nali, avec une curiosité qui ne lui était pas habituelle.
– Ne prenez pas cette peine. J’irai moi-même, puisque cela vous intéresse.
Et Lucien marchait vers la porte, quand celle-ci livra passage à un groupe de personnages, hommes et femmes que John Standard et sa fille escortaient respectueusement.
– Oui, digne John, s’exclama l’un des nouveaux venus avec des inflexions de voix bizarres, il nous faut un dîner de Sardanapale. Lord Lucullus dîne chez lord Lucullus ! Et du champain, du champain de France à flots. Nous buvons à le santé de cet honorable gentleman qui nous a fait restituer notre matériel, voitures, chevaux, éléphants, dromadaires. Hurrah pour lord Waldker !
– Hip ! Hip ! Hurrah ! crièrent les autres.
Au nom du médecin, Nali avait fait un pas en avant ; l’hôtelier s’en aperçut, et, frappant sur l’épaule de l’orateur :
– Ne parlez pas si haut, sir Frig, il y a ici des amis du lord que vous venez de nommer.
– Des amis, reprit le clown, car c’était lui, et aussi Lee, Frog et les principaux sujets du cirque ambulant. Des amis ! By God ! Ils trouveront à qui parler de l’estimable lord.
Soudain il s’arrêta net. Une surprise intense se peignit sur ses traits. Les yeux agrandis, désorbités selon l’heureuse expression d’Alphonse Daudet, il regardait Nali.
Et brusquement, avec un de ces gestes intraduisibles dont il avait le secret :
– Frog, Lee, dit-il, vous reconnaissez ?… oh yes ! des amis.
Son étonnement s’était communiqué aux personnages interpellés. Eux aussi fixaient sur l’Américaine des yeux effarés.
Et la jeune fille, interloquée par l’attention dont elle était l’objet, cherchait vainement à se rappeler où elle avait vu ces inconnus qui semblaient la reconnaître.
Du reste, Frig ne lui laissa pas le loisir de la réflexion. Il esquissa un rond de jambe, et, avec des grâces burlesques il reprit :
– Miss, et vous gentleman, vous ne refuserez pas de sabler le champain, ainsi que dit un Alexandre français de mes amis ; nous ne sommes que des clowns, mais le reconnaissance pour lord Waldker a établi entre nous une sorte de petit confraternité. Nous passons à travers des cerceaux de papier, well ! Vous, vous passez à travers des cercles de métal.
Il secoua cordialement la main de Vemtite, que la scène avait jeté dans un état voisin de l’ahurissement, puis il réédita son salut compliqué devant Nali, et, la bouche en cœur, lui débita cet étrange compliment :
– Miss, vous êtes fraîche et jolie comme un petit rose d’Écosse. Les médecins, ils prétendent que le traitement par le fer était favorable à le santé ; à vous voir, on comprend que l’aluminium vaut encore mieux.
Une exclamation de l’Américaine interrompit son madrigal. Nali fit un mouvement vers lui, elle le saisit au collet, et, ses yeux noirs fouillant les regards du clown :
– L’aluminium, avez-vous dit… Vous savez donc ? Expliquez-vous… Non pas ici, trop d’oreilles nous écoutent.
Elle entraînait Frig étourdi au dehors. Lucien, Lee et Frog suivirent. L’Américaine ne s’arrêta qu’au milieu de la place sur laquelle donnait l’hôtel, et alors, d’une voix tremblante qui émut profondément ses auditeurs :
– Vous avez parlé d’aluminium, Monsieur, murmura-t-elle. Vous savez donc ce qui s’est passé au Louvre ?
Frig eut un sourire. D’un regard circulaire, il s’assura qu’aucun importun ne se trouvait à proximité.
– Certainement, Miss. Je puis vous l’avouer ici. Mais si j’étais accusé, je soutiendrais que j’ignore tout.
– Qui songe à vous accuser ?
– Oh ! pas vous certainement. Vous devez nous considérer comme des sauveteurs.
Vemtite ouvrait la bouche pour protester, Nali lui imposa silence de la main et froidement :
– Jean Fanfare aussi ?
– Sans doute. Lord Waldker également.
– Oui, oui, dit la jeune fille avec effort. Ce que je désire en ce moment, c’est que vous m’appreniez comment vous avez tous travaillé à me sauver.
Bénévolement Frig se prêta à cette fantaisie.
Il se présenta ainsi que son cousin germain Frog et son épouse Lee. Il raconta la rencontre d’Ergopoulos et de lord Waldker à Marseille, la photographie de la lettre mystérieuse au moyen des rayons X, l’assaut du Louvre, l’enlèvement de la Diane de l’Archipel, sa remise aux mains de lord Waldker.
Nali écoutait avidement.
De temps à autre, elle adressait à Lucien un regard expressif. Son instinct ne l’avait pas trompée. C’était bien le médecin de la cour qui eût pu la guider vers la retraite de Jean Fanfare.
Un instant elle eut la pensée de renoncer à tous ses scrupules de délicatesse, de courir chez le savant, de lui apprendre la vérité, de lui crier :
– Rendez-moi Jean et cette statue qui prouvera son innocence.
Mais un nouveau compliment de Frig renversa cette résolution.
– En vous voyant, Miss, terminait le clown, je me rends compte de le grâce de la Diane. Si jolie était le statue, que lord Waldker, quand il l’aperçut, s’écria : Oh ! quel malheur que ce ne soit pas un vrai sculpture. Cela aurait fait l’orgueil de le National Gallery !
– Comment ! de la National Gallery ? Le docteur ne l’aurait pas restituée au Louvre ?
– Oh no ! Un chef-d’œuvre est mieux dans le Angleterre qu’en France. Il paraît du reste que l’on agit parfois ainsi entre Musées. On dérobe un objet précieux à une galerie concurrente. Puis on l’expose chez soi…
Et devant un mouvement de doute de son interlocutrice :
– Si, si, Miss, appuya-t-il. Seulement sur l’étiquette de l’objet, sur le catalogue, on se gardait bien d’avouer que c’est un « original ». On le donne comme une reproduction, une « réplique » suivant le terme consacré.
– Mais alors, que faire ? gémit l’Américaine, convaincue par ces paroles qu’une démarche auprès de Lord Waldker serait inutile.
– Quoi faire ? répéta Frig. Je ne comprends pas ce que vous voulez dire ?
Alors, comme un fleuve trop longtemps contenu par une digue, la vérité s’échappa des lèvres de Nali :
– Vous ne comprenez pas. Toute cette histoire est un mensonge. Jamais je n’ai été enfermée dans une enveloppe d’aluminium. Je suis ici vivante, et la statue est chez lord Waldker.
– Indeed… ! Hurrah pour le National Gallery.
– Non, il ne faut pas que la Diane soit remise à ce musée.
– Pourquoi, je vo prie ?
– Pourquoi, je vous l’expliquerai. Vous êtes un honnête homme, vous qui avez risqué votre liberté pour sauver une inconnue…
– Et pour reconquérir mon cirque, compléta l’époux de Lee.
– Aujourd’hui Jean Fanfare est accusé du vol. Il sera condamné, déshonoré, tandis que s’il revient en France, s’il montre la statue qui a motivé son erreur…
– Il sera réhabilited, interrompit gravement la blonde Lee. Je pense comme vous, Miss, que cela est juste. Ce jeune homme a agi par affection, sans le moindre idée d’intérêt ; il ne doit pas être flétri comme un voleur.
– Ah ! soyez bénie pour cette parole ! s’écria Nali en prenant les mains de l’écuyère.
– Bénie, oh ! du tout. C’était de la probité élémentaire. Nous avons aidé mister Jean à se mettre dans l’embarras ; il est équitable que nous l’aidions à s’en tirer. Cela est une opinion toute simple.
– Vous voulez nous aider ?
– Yes. Et je veux revenir en France avec vous ; nous sommes témoins, moi, Frig et Frog.
– No, no, s’écrièrent les clowns. Lord Waldker volait pas rendre le sculpture, mais il a rendu notre cirque.
L’écuyère haussa les épaules :
– Alors, vous refusez d’être honnêtes ?
– No, mais…
– Il n’y a qu’un moyen de l’être, faire ce que je dis.
– Mais faire quoi ?
– Reprendre mister Jean et le Diane et les reconduire à Paris.
Et comme ils ne répondaient pas, hésitant devant la responsabilité qui résulterait d’une lutte ouverte avec le médecin de la cour, Lee continua :
– Si vous avez peur, le jeune miss et moi nous agirons seules. Elle pensera, et moi de même, que Frig et Frog, les premiers clowns de l’Angleterre sont des poltrons, bons tout au plus à des petits travaux de couture.
Les deux hommes tressaillirent sous l’injure :
– Vous ne penserez pas cela, Lee. Nous ferons ce que vous voudrez.
– Et moi donc, s’écria chaleureusement Vemtite, oubliant dans son émotion qu’il était personnage officiel de la République Française.
Cinq minutes après, Nali ayant expliqué à ses nouveaux alliés les motifs pour lesquels ni son nom, ni sa présence ne devaient être dévoilés à Jean Fanfare, tous reprirent le chemin de l’hôtel.
– Nous sablons le champain tout de même ? insinua Frig.
– Sans aucun doute, déclara Lee. Il ne faut pas que John Standard s’aperçoive que nos dispositions à l’égard de lord Waldker sont changées.
– Elles ne le sont pas.
– Pouvez-vous affirmer cela ?
– Certainement. Nous devions boire à le santé du Lord…
– Oui.
– Nous le ferons. Seulement en disant : À son santé, nous exprimerons maintenant le souhait que le pilioule que nous allons lui faire avaler ne l’étrangle pas.
Un sourire détendit les lèvres des conjurés, et, la face joyeuse, Nali s’appuyant sur le bras de Lee, ils rentrèrent à l’hôtel où le gros John attendait leur bon plaisir.