DUNDAS FAIT APPEL A LA CONSERVATION

Le secrétaire d’Etat Dundas adresse le même appel aux terreurs conservatrices.

« Ceux qui se plaignent n’attendent pas le remède de la Constitution. Des doctrines d’une tout autre tendance leur ont été inculquées ; il leur a été représenté que les Parlements d’aujourd’hui, successeurs de ceux qui ne siégeaient que trois ans, avaient, de leur propre autorité, étendu leur législature à sept années, qu’ils étaient un corps entièrement corrompu, et qu’ils étaient incapables de redresser des griefs dont ils étaient pour une large part responsables. Il a été dit que le temps était venu maintenant pour le peuple d’affirmer ses droits et de suivre l’exemple qui avait été donné par la France. L’influence de ces sentiments sur les basses classes est considérable et beaucoup y ont adopté ce langage. Je crois que l’ensemble de la classe respectable et opulente de la communauté est entièrement libre de ces sentiments et qu’ils sont abhorrés par la nombreuse classe moyenne qui est un élément si important dans notre pays.

Je crois que là prévaut le plus parfait attachement à la Constitution, mais, en conséquence des doctrines que j’ai indiquées, les basses classes ont été imprégnées d’une idée de liberté et d’égalité qui ne dérive pas des privilèges de la Constitution. Elles aspirent à une égale part dans le gouvernement législatif du pays, d’après ce principe qu’un homme en vaut un autre et que les revendications de tous doivent être les mêmes, puisque les droits de tous sont fondés sur la même base. Et leurs vues ne s’arrêtent pas là ; elles ne se proposent pas seulement d’abolir les distinctions de rang, elles veulent encore attaquer les droits de la propriété et instituer une division égale des biens parmi tous les membres de la communauté (invade the rights of property, and establish an equal division of possessions among all the members of the community). Une loi agraire est habituellement annoncée au peuple. Ce sont là des faits que je connais par l’observation directe et par des informations sûres et l’on ose dire qu’il n’y a pas sujet à s’alarmer ?

J’en appelle aux membres de cette Chambre qui viennent du pays : ils peuvent savoir si l’alarme n’y a pas précédé la proclamation des ministres. La vérité est que l’alarme la plus sérieuse est répandue parmi les gentlemen du pays, parmi les fermiers... Durant les six dernières semaines que j’ai passées en Ecosse, j’ai eu la visite de gentlemen de toutes les parties du pays, de grands manufacturiers, de magistrats, qui tous m’ont parlé de la nécessité de prendre des mesures pour rétablir la confiance. Ceux qui proposent l’exemple de la France ne veulent pas seulement imiter l’objet de la Révolution, mais encore ses moyens. »

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