XXIV M. Müller à Stephen

Vous savez, monsieur, avec quelle cordialité je vous ai reçu chez moi et combien je suis reconnaissant de l’amitié que vous nous témoignez, à moi et à ma fille. Cependant, aujourd’hui, j’ai acquis l’entière conviction que cette amitié n’est pas aussi désintéressée que je l’avais pensé, et qu’il est de mon devoir de réparer ce que je n’ai pu prévenir.

D’après cette conviction, vous comprenez que je ne puis plus, comme par le passé, vous recevoir chez moi ; veuillez donc bien, monsieur, cesser totalement vos visites, qui, sous bien des rapports, m’étaient infiniment agréables et auxquelles je ne renonce qu’avec un sensible regret, mais qu’une impérieuse nécessité me défend d’accueillir désormais.

Vous êtes trop sincère pour tenter de me nier un fait qui m’est prouvé ; de plus, ce serait vainement que vous combattriez une résolution prise après un mûr examen et de sérieuses réflexions ; toute observation verbale ou par écrit n’y changerait rien et je vous prie en grâce de me les épargner. Je pense que vous me conserverez des sentiments d’estime dont je pense être digne.

Daignez recevoir ici l’assurance de ma considération distinguée et me croire votre très-dévoué serviteur.

MÜLLER.

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