Vous êtes prodigieusement injuste, monsieur le professeur. Comment ! je suis grondée, appelée coquette, et cela parce que je ne voudrais pas perdre une dent sur le devant de la bouche, parce que je veux être jolie lorsque je vous reverrai, méchant, ingrat ! je suis fort en colère ! Oui, monsieur, je suis à vous, toute à vous, et, si vous faites le sacrifice de cette dent, si vous consentez à me voir enlaidie, cela vous regarde, je n’ai aucune objection à faire ; mais ma dent me restera, le dentiste me l’a affirmé, et je ne souffre plus ; vous avez tout l’honneur du sacrifice sans en avoir la peine. Néanmoins, je vous en veux récompenser, et voici comment :
Dimanche prochain, je serai chez ma tante, chez cette bonne tante Pauline que tu connais ; tu peux t’y trouver par hasard et nous nous verrons, nous nous parlerons : j’y arriverai vers quatre heures après-midi.
Adieu, mon ami, Suzanne frappe à ma porte presque en fureur ; il faut m’habiller pour l’accompagner au bal ; j’y porterai ton image. Adieu, mon Stephen.