XVI Stephen à Magdeleine

Vous m’aimez ! ô Magdeleine ! comme le jour était beau à mon réveil ! tout, autour de moi, se colore d’un reflet de votre amour. Je commence une nouvelle vie.

Je me rattache à mes souvenirs d’hier ; je crains tant d’avoir rêvé ! je me rappelle votre voix qui pénètre le cœur : et votre regard, oh ! comme je le dévorais !

Que cette journée qui commence va être longue ! que je voudrais ôter de ma vie tout le temps qui s’écoule loin de vous !

De combien de bonheur je voudrais vous entourer ! que je regrette aujourd’hui ces dons naturels auxquels je n’avais jamais songé ! que je voudrais être beau pour que vos regards pussent s’arrêter sur moi comme les miens se fixent sur vous ! Vous êtes si belle ! vos yeux ont tant de douceur !

Votre esprit est si léger, si gracieux ! moi, je n’ai qu’un extérieur et un esprit sauvages et bizarres : vous me donnez mille fois plus que vous ne recevez. Je vous rends grâce, je n’ai à vous offrir en échange de tant de bonheur que l’amour le plus ardent une âme, une vie, à vous, tout à vous.

Oh ! dites-moi que vous êtes heureuse de mon amour, qu’il vous suffit ! dites-moi que vous m’aimez ! Il me faudra longtemps pour m’accoutumer à cette idée : ma vie est tellement changée par ce seul mot !

C’est comme, après l’hiver et la neige, le printemps et son doux soleil et la verdure.

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