XCVII SUZANNE À MAGDELEINE

Comment ! ma pauvre amie, ton père est si mal ? Je ne te laisserai pas seule dans une aussi cruelle situation.

Après tout, Magdeleine, il faut non pas seulement du courage, mais aussi de la raison : ton père est vieux, et pour lui ne vaut-il pas mieux qu’il meure sans souffrances, sans avoir ressenti aucune des infirmités qui peut-être allaient venir l’assiéger ?

Je partirai demain matin pour t’aller rejoindre.

M. Stephen remplit la ville de ses folies ; il s’est battu ce matin.

Au théâtre, hier au soir, il aborda un spectateur fort tranquille.

— Monsieur, je vous demande mille pardons de vous déranger. L’étranger s’inclina. – J’ai, reprit l’autre, un petit service à vous demander. – Parlez. – Il n’y a pas de crime à avoir un grand nez ; le plus honnête homme du monde peut avoir un grand nez. – Où voulez-vous en venir ? – Il n’y a pas de crime à avoir un grand nez ; mais cependant un grand nez, et surtout un nez aussi grand que le vôtre, peut être gênant. – Eh bien ? – Eh bien, je viens vous prier de déranger un peu le vôtre, qui me cache mademoiselle Clara tout entière.

De cette plaisanterie d’assez mauvais goût est advenue une querelle, et, ce matin, deux coups de pistolet ont été échangés, fort heureusement sans résultat.

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