CXX SUZANNE À MAGDELEINE

Ta lettre m’inquiète, Magdeleine ; comment se fait-il que jusqu’à ce jour tu n’aies pas senti ce vide dont tu te plains, et que tu t’en avises quand, depuis deux mois, ton ancien amant est auprès de toi ?

Comment se fait-il que tu ne me parles pas de lui ? C’est pourtant une chose qui a quelque importance.

Comment se fait-il aussi que tu ne me parles pas de ton enfant, de l’enfant d’Edward ?

J’ai peur, Magdeleine, car ce qui autrefois était une folie serait aujourd’hui une folie plus grande encore, et, de plus, un crime.

Mais je suis folle de m’inquiéter et de te faire part de mes inquiétudes à propos d’une lettre que tu auras peut-être écrite un jour de mauvais temps et de mal de tête.

Rassure-moi et écris moi souvent, car nous passerons la fin l’été à la résidence ; les occupations de mon mari le retiennent auprès de l’électeur.

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